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lundi 23 mars 2009

Le Nil

Iterou, c'est de cette façon que les égyptiens appelaient le Nil. Le mot "Nil" vient du grec Νεῖλος (Neilos) qui signifie la "vallée de la rivière". Le mot égyptien quant à lui signifie "la grande rivière".
Sa représentation hiéroglyphique est :



Plus que toute autre nation, l'Egypte antique a toujours eu un rapport très fort avec la nature. L'étroitesse de la vallée du Nil, l'aridité des terres proches du fleuve, les pluies peu nombreuses expliquent vraisemblablement ce rapport passionné qu'éprouve le peuple de l'Egypte antique avec les éléments qui l'entourent. Bien entendu ils n'ont pas été les seuls à faire une place journalière à leur environnement. Si aujourd'hui encore le cèdre ceint le drapeau libanais c'est pour démontrer l'importance de cette nature dans l'environnement d'une région aux facéties météorologiques qui ont rythmé la vie de tous les jours d'un peuple tourné davantage vers le besoin d'économie alimentaire que l'expansionnisme.


Le génie de la crue du Nil.
Basse époque, 664-332 avant J.C. - Bronze
Génie de la prospérité apportée par l'inondation, coiffé d'un bouquet de papyrus, apportant une table d'offrandes. Musée du Louvre - E4874
Photo : Egypte-antique.org
Le Nil vénéré au rang de dieu est à l'origine de tous les bienfaits des égyptiens. Du reste, le monde antique, et Hérodote en tête, s'accorde à penser que l'Egypte est un don du Nil. La faune peut y présenter certains dangers, car peuplée de crocodiles ou d'hippopotames. Les égyptiens n'hésitent pas à braver ce danger et à parcourir les marais ainsi que les forêts de papyrus afin de s'y procurer du petit gibier.


Anuket ou Anoukis veillait au bon déroulement de la crue du Nil.
Au Nouvel-Empire elle sera associée à Satis et Khnoum et formeront la triade d'Eléphantine.

L'alimentation de base n'en reste pas moins le pain et l'heneket, bière d'orge ou d'amidonnier. Il faut y ajouter l'ail et l'oignon, ce dernier pouvant être mangé comme une friandise. Outre l'ail et l'oignon, les légumes les plus couramment cuisinés sont les fèves ainsi que les pois chiches et les lentilles. On trouvait également du chou, des concombres, des poireaux, des salades ou encore des plantes comme le lotus ou le papyrus.

L'égyptien friand de poisson, en général la muge, consommait également du mouton, des volailles, du porc ou pour les grandes occasions (fête du dieu Min par exemple) du boeuf. Sans se priver des douceurs d'une datte, le fruit est plutôt rare et de ce fait réservé à une certaine élite.

Tous ces prodiges n'auraient pu se réaliser sans le phénomène annuel le plus attendu par ce peuple résolument tourné vers l'agriculture. Il s'agit de l'inondation qui fertilisait la terre de la vallée et qiu était annoncée par l'étoile Sothis, nom grec de la déesse égyptienne Sopdet. Les égyptiens faisaient coïncider le premier jour de l'année avec celui du premier jour de l'inondation. A ce phénomène naturel en est associé un autre, celui-ci astronomique : le lever héliaque de Sothis (Sirius). C'est en effet à ce moment que l'étoile réapparaît, à l'aurore, dans le ciel égyptien, après soixante-dix jours d'absence.

Le terme "lever héliaque" vient du grec "helios", soleil. S'il est utilisé pour Sothis, c'est qu'après avoir été en conjonction avec le soleil, rendant l'étoile invisible à cause de l'éclat de l'astre, celle-ci redevenait visible avant que la lumière du jour ne la fît à nouveau disparaître. L'année égyptienne commence donc sous un double phénomène naturel et astronomique, le 1er jour du mois de Thot de la saison akhet, soit aux alentours du 19 juillet.


Sothis est l'étoile la plus brillante. Elle est l'étoile principale de la constellation du Canis Major. Cependant et afin de la retrouver plus facilement dans le ciel, la photo ci-dessus la montre à proximité de la constellation d'Orion (dont elle ne fait pas partie).
Photo Geb et Nout



Cette période extraordinaire, tant attendue, était précédée d'un long travail de préparation à l'irrigation des terres. Certains documents montrent que l'irrigation est présente dans cette région depuis 5000 ans avant J.C. Il faut cependant attendre l'avènement du roi Amenemhat III (XIIème dynastie environ 1820 avant J.C) pour que le canal de Moéris voit le jour. Il y a toutefois cette différence que, dans cette partie de son cours, le Nil coule en ligne droite, sur un espace de 4000 stades environ, et ne forme qu'un seul et unique courant, à moins que par hasard quelque île (celle qui renferme le nome Héracléotique par exemple, pour ne citer que la plus grande) ne vienne à diviser ses eaux, à moins encore qu'une partie de ses eaux n'ait été dérivée pour les besoins de quelque canal destiné (comme c'est le cas le plus ordinaire), soit à alimenter un grand lac, soit à fertiliser tout un canton, comme voilà le canal qui arrose le nome Arsinoïte et qui alimente le lac Moeris, ou bien encore les canaux qui se déversent dans le lac Maréotis (Strabon, Geographica, livre XVII-1) .


En temps normal, le Nil est dans son lit.
Dessin Geb et Nout


Durant la saison Akhet qui débute aux environs du 19 juillet le Nil sort de son lit et inonde une grande partie de la vallée. Pour cette raison les villages sont toujours construits sur des hauteurs.
Dessin Geb et Nout


Durant la saison Peret c'est la décrue. Les paysans vont pouvoir labourer et semer dans les champs.
Dessin Geb et Nout


Préparation des champs

La récolte
Détail d'une fresque murale de la tombe de Sennedjem.
Tombe de Sennedjem - XIXème dynastie - Règne de Séthi I


Enfin, la saison Chemou va permettre les récoltes.
Dessin Geb et Nout

L'irrigation associée à l'ingéniosité, permit de cultiver des terres situées à des niveaux plus élevés que ne le permettait l'inondation. Le chadouf fut l'un des premiers instruments utilisés pour élever l'eau des rivières. Cet outil consiste en un panier fixé à un bout d'une poutre à contrepoids.

Peinture de la tombe d'Ipouy - XIXème dynastie
Provenance Deir el-Medineh - TT 217 © Iconothèque numérique de Bruxelles

Bien entendu l'Egypte antique a connu des périodes de disette. Celles-ci étaient parfois la conséquence d'une mauvaise crue. Elle n'était cependant pas l'origine du plus grand des fléaux. L'égyptien était prévoyant, les récoltes étaient répertoriées et le grain entreposé dans des greniers. L'Etat pouvait subvenir aux besoins de son peuple, à condition que les années de mauvaises crues ne se succèdent pas ad vitam eternam. Le plus grand fléau était tout simplement un acte de l'homme. Les périodes de famine apparaissent essentiellement lors des troubles causés par les guerres et le désordre qui immanquablement l'accompagne. La faim étant une arme redoutable, certains nomarques des VIIème et VIIIème dynasties, n'hésitent pas à l'employer afin d'avilir un peuple grandement dans le besoin.

Cependant, en Egypte, l'ordre l'emporte toujours sur le chaos, la conséquence quasi immédiate en est que les périodes de vaches maigres cessent. Le peuple entreprend alors les travaux de préparation à l'irrigation en attendant la prochaine crue. Et puisque le rêve leur est de nouveau permis, il se projette dans un futur proche : la prochaine fête du dieu Min.


Le dieu Min à gauche tient un fouet dans sa main droite levée mais sa plus grande caractéristique est d'avoir le phallus en érection.
Min est le dieu de la fertilité, identifié à Pan chez les grecs.
Dieux égyptiens et étrangers : la syrienne Qadech, l'égyptien Min, le cananéen Réchep
calcaire peint
H. : 31,50 cm. ; L. : 18,80 cm. ; Pr. : 6,50 cm.
Dédiée par Houy, ouvrier à Deir el-Médineh.
© Musée du Louvre / C. Décamps C86

Strabon, Geographica, livre XVII-1
Référence : © Hodoi Elektronikai

A partir des frontières de l'Ethiopie, le Nil coule droit au nord jusqu'au lieu appelé Delta. Au-dessous de ce point, comme un arbre dont le sommet se bifurque (pour nous servir d'une expression de Platon), il se divise en deux branches et se trouve faire du Delta en quelque sorte le sommet d'un triangle, les deux côtés du triangle étant figurés par ces deux branches qui aboutissent à la mer et qui s'appellent, celle de droite la branche Pélusienne, celle de gauche la branche de Canope ou (du nom d'un bourg voisin de Canope) la branche d'Héracléum, tandis que la base est figurée par la partie du littoral comprise entre Péluse et Héracléum. Le triangle ainsi formé par lesdites branches du fleuve et par la mer constitue en somme une île véritable qu'on a appelée le Delta à cause de la ressemblance que sa configuration offre {avec la lettre de ce nom} ; mais il était naturel que le point initial de la figure en question prît le nom de la figure elle-même, et c'est pourquoi le village qui est bâti au sommet du triangle s'appelle Deltacômé. Voilà donc déjà deux bouches, la bouche dite Pélusiaque et la bouche dite Canopique ou Héracléotique, par lesquelles le Nil se déverse dans la mer. Mais entre ces deux bouches on en compte encore d'autres, dont cinq grandes parmi beaucoup de plus petites : des deux premières branches en effet se détachent une infinité de rameaux, qui se répandent par toute l'île en y formant autant de courants distincts et en y dessinant une quantité d'îlots ; or ces rameaux reliés entre eux par tout un système de canaux constituent un réseau complet de navigation intérieure, et de navigation si facile, que les transports s'y font souvent sur de simples barques en terre cuite. Le circuit total de l'île est de 3000 stades environ. Dans l'usage il n'est pas rare qu'on lui donne aussi le nom de Basse Egypte ; mais on comprend alors dans cette dénomination la double vallée qui fait face au Delta. Dans les crues du Nil, le Delta est couvert tout entier par les eaux, et, n'étaient les lieux habités, il paraîtrait alors former une mer ; tous les lieux habités, en effet, les simples bourgs comme les plus grandes villes, sont bâtis sur des hauteurs (monticules naturels ou terrasses), et, vus de loin, font l'effet d'îles. Les eaux qui débordent ainsi l'été conservent leur même niveau pendant plus de quarante jours, après quoi on les voit décroître peu à peu tout comme on les a vues croître. Enfin au bout de soixante jours la plaine apparaît complètement découverte et commence à se sécher. Mais plus cet assèchement se fait vite, plus il faut accélérer le travail du labour et des semailles, dans les lieux surtout où la chaleur est la plus forte. La partie de l'Egypte située au-dessus du Delta est arrosée et fertilisée de la même manière. Il y a toutefois cette différence que, dans cette partie de son cours, le Nil coule en ligne droite, sur un espace de 4000 stades environ, et ne forme qu'un seul et unique courant, à moins que par hasard quelque île (celle qui renferme le nome Héracléotique par exemple, pour ne citer que la plus grande) ne vienne à diviser ses eaux, à moins encore qu'une partie de ses eaux n'ait été dérivée pour les besoins de quelque canal destiné (comme c'est le cas le plus ordinaire), soit à alimenter un grand lac, soit à fertiliser tout un canton, comme voilà le canal qui arrose le nome Arsinoïte et qui alimente le lac Moeris, ou bien encore les canaux qui se déversent dans le lac Maréotis. L'Egypte se réduit donc, on le voit, à ce que les eaux du Nil débordées peuvent, sur l'une et l'autre de ses rives, couvrir de la vallée qu'il traverse, c'est-à-dire à une étendue de terrain habitable et cultivable, qui, des limites de l'Ethiopie au sommet du Delta, offre rarement une largeur de 300 stades tout d'un seul tenant, ce qui permet, en faisant abstraction d'une manière générale des bras et canaux qui ont pu être dérivés du fleuve, de la comparer à un ruban qu'on aurait déroulé dans toute sa longueur. Et ce qui contribue le plus à donner cette forme non seulement à la vallée dont je parle, mais encore à l'ensemble du pays, c'est la disposition des montagnes qui bordent le fleuve des deux côtés et qui descendent depuis Syène jusqu'à la mer d'Egypte. Car, suivant que ces deux chaînes de montagnes, en bordant le fleuve, s'écartent plus ou moins l'une de l'autre, le fleuve se resserre ou s'élargit davantage, modifiant du même coup naturellement la figure de la zone habitable correspondante. En revanche, au delà des montagnes, tout devient également inhabitable.



Ἀπὸ γὰρ τῶν Αἰθιοπικῶν τερμόνων ῥεῖ ἐπ´ εὐθείας ὁ Νεῖλος πρὸς ἄρκτους ἕως τοῦ καλουμένου χωρίου Δέλτα· εἶτ´ ἐπὶ κορυφὴν σχιζόμενος, ὥς φησιν ὁ Πλάτων, ὡς ἂν τριγώνου κορυφὴν ἀποτελεῖ τὸν τόπον τοῦτον· πλευρὰς δὲ τοῦ τριγώνου τὰ σχιζόμενα ἐφ´ ἑκάτερα ῥεῖθρα καθήκοντα μέχρι τῆς θαλάττης, τὸ μὲν ἐν δεξιᾷ τῆς κατὰ Πηλούσιον, τὸ δ´ ἐν ἀριστερᾷ τῆς κατὰ Κάνωβον καὶ τὸ πλησίον Ἡράκλειον προσαγορευόμενον· βάσιν δὲ τὴν παραλίαν τὴν μεταξὺ τοῦ Πηλουσίου καὶ τοῦ Ἡρακλείου. γέγονε δὴ νῆσος ἔκ τε τῆς θαλάττης καὶ τῶν ῥευμάτων ἀμφοῖν τοῦ ποταμοῦ, καὶ καλεῖται Δέλτα διὰ τὴν ὁμοιότητα τοῦ σχήματος· τὸ δ´ ἐπὶ τῇ κορυφῇ χωρίον ὁμωνύμως κέκληται διὰ τὸ ἀρχὴν εἶναι τοῦ λεχθέντος σχήματος, καὶ ἡ κώμη δὲ ἡ ἐπ´ αὐτῷ καλεῖται Δέλτα. δύο μὲν οὖν ταῦτα τοῦ Νείλου στόματα, ὧν τὸ μὲν Πηλουσιακὸν καλεῖται, τὸ δὲ Κανωβικὸν καὶ Ἡρακλειωτικόν· μεταξὺ δὲ τούτων ἄλλαι πέντε εἰσὶν ἐκβολαὶ αἵ γε ἀξιόλογοι, λεπτότεραι δὲ πλείους· ἀπὸ γὰρ τῶν πρώτων μερῶν ἀπορρῶγες πολλαὶ καθ´ ὅλην μερισθεῖσαι τὴν νῆσον πολλὰ καὶ ῥεῖθρα καὶ νήσους ἐποίησαν, ὥσθ´ ὅλην γενέσθαι πλωτὴν διωρύγων ἐπὶ διώρυξι τμηθεισῶν, αἳ κατὰ ῥᾳστώνην πλέονται τοσαύτην ὥστε καὶ ὀστράκινα ἐνίοις εἶναι πορθμεῖα· τὴν μὲν οὖν περίμετρον ὅσον τρισχιλίων σταδίων ἐστὶν ἡ σύμπασα νῆσος· καλοῦσι δ´ αὐτὴν καὶ τὴν κάτω χώραν σὺν ταῖς ἀπαντικρὺ ποταμίαις τοῦ Δέλτα· ἐν δὲ ταῖς ἀναβάσεσι τοῦ Νείλου καλύπτεται πᾶσα καὶ πελαγίζει πλὴν τῶν οἰκήσεων· αὗται δ´ ἐπὶ λόφων αὐτοφυῶν ἢ χωμάτων ἵδρυνται, πόλεις τε ἀξιόλογοι καὶ κῶμαι, νησίζουσαι κατὰ τὴν πόρρωθεν ὄψιν. πλείους δὲ τετταράκοντα ἡμέρας τοῦ θέρους διαμεῖναν τὸ ὕδωρ ἔπειθ´ ὑπόβασιν λαμβάνει κατ´ ὀλίγον, καθάπερ καὶ τὴν αὔξησιν ἔσχεν· ἐν ἑξήκοντα δὲ ἡμέραις τελέως γυμνοῦται καὶ ἀναψύχεται τὸ πεδίον· ὅσῳ δὲ θᾶττον ἡ ἀνάψυξις, τοσῷδε θᾶττον ὁ ἄροτος καὶ ὁ σπόρος· θᾶττον δέ, παρ´ οἷς τὰ μείζω θάλπη. τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ τὰ ἐπάνω τοῦ Δέλτα ποτίζεται, πλὴν ὅτι ἐπ´ εὐθείας ὅσον τετρακισχιλίοις σταδίοις δι´ ἑνὸς ῥείθρου τοῦ ποταμοῦ φερομένου, πλὴν εἴ πού τις ἐντρέχει νῆσος, ὧν ἀξιολογωτάτη ἡ τὸν Ἡρακλειωτικὸν νομὸν περιέχουσα, ἢ εἴ πού τις ἐκτροπὴ διώρυγι ἐπὶ πλέον εἰς λίμνην μεγάλην καὶ χώραν, ἣν ποτίζειν δύναται, καθάπερ ἐπὶ τῆς τὸν Ἀρσινοΐτην νομὸν ποτιζούσης καὶ τὴν Μοίριδος λίμνην καὶ τῶν εἰς τὴν Μαρεῶτιν ἀναχεομένων. συλλήβδην δ´ εἰπεῖν, ἡ ποταμία μόνον ἐστὶν Αἴγυπτος ἡ ἑκατέρωθεν * ἐσχάτη τοῦ Νείλου, σπάνιον εἴ που τριακοσίων σταδίων ἐπέχουσα συνεχῶς πλάτος τὸ οἰκήσιμον ἀρξαμένη ἀπὸ τῶν ὅρων τῆς Αἰθιοπίας μέχρι τῆς κορυφῆς τοῦ Δέλτα. ἔοικεν οὖν κειρία * ψυχομένη ἐπὶ μῆκος, ὑπεξαιρουμένων τῶν ἐπὶ πλέον ἐκτροπῶν. ποιεῖ δὲ τὸ σχῆμα τοῦτο τῆς ποταμίας ἧς λέγω καὶ τῆς χώρας τὰ ὄρη τὰ ἑκατέρωθεν ἀπὸ τῶν περὶ Συήνην τόπων καταγόμενα μέχρι τοῦ Αἰγυπτίου πελάγους· ἐφ´ ὅσον γὰρ ταῦτα παρατείνει καὶ διέστηκεν ἀπ´ ἀλλήλων, ἐπὶ τοσοῦτον καὶ ὁ ποταμὸς συνάγεταί τε καὶ διαχεῖται καὶ διασχηματίζει τὴν χώραν διαφόρως τὴν οἰκήσιμον· ἡ δὲ ὑπὲρ τῶν ὀρῶν ἐπὶ συχνὸν ἀοίκητός ἐστιν.