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dimanche 12 avril 2009

Biographie d'Hérodote


Portrait posthume d'Hérodote
Datant du IVe siècle av. J.-C.
Palais Massimo alle Terme - Rome

Hérodote est l'un des premiers et des plus importants historiens de l'Antiquité. Il a écrit une "Histoire" en 9 volumes, chacun d'eux portant le nom de l'une des Muses. Cette oeuvre est encore une référence de nos jours sur bon nombre de sujets. Sa vie est cependant un mystère. S'il est présent dans ses livres (il parle à la première personne), jamais il ne parle de lui ni ne datifie les événements dont il témoigne.

S'il existe un voile de mystère sur sa vie, il en est de même sur sa naissance et le nom qu'il s'est donné.


Hérodote est né à Halicarnasse en Carie, le fait est établi. Denys d'Halicarnasse situe sa naissance peu de temps avant les guerres Persiques. Il ajoute qu'il a vécu jusqu'aux événements de la guerre du Péloponèse. Aulu-Gelle précise dans les "Nuits attiques" l'âge d'Hérodote à cette période. (XV - chapitre XXIII. Époque où ont fleuri les célèbres historiens Hellanicus, Hérodote et Thucydide. Hellanicus, Hérodote, Thucydide, tous trois historiens, fleurirent avec éclat presque dans le même temps, et il y eut peu de différences entre leur âge. En effet, au commencement de la guerre du Péloponnèse, Hellanicus paraît avoir eu soixante-cinq ans, Hérodote cinquante-trois, Thucydide quarante. On peut consulter là-dessus le onzième livre de Pamphile.) Il ne faut pas oublier que dans "Enquête" Hérodote fera référence à des événements qui se sont déroulés durant la guerre du Péloponnèse.

Son père serait Lyxès (carien ?) et sa mère Dryo (grecque ?). Panyassis, célèbre poète de l'Antiquité serait de sa lignée, sans en connaître le rang.
En raison de son hostilité au tyran Lygdamis, petit-fils d'Artémise, sa famille quitte sa patrie pour s'exiler à Samos. C'est à la suite de la chute du tyran qu'Hérodote retourne à Halicarnasse probablement avant 454, année où Halicarnasse figure parmi les alliés d'Athènes sur la table des Hellénotames.

Par la suite Hérodote aurait séjourné à Athènes puis à la cour de Macédoine. Son séjour à Athènes se situe autour des années 445 avant J.C. (Tu t'annonces pour écrire l'histoire de la Grèce ; tu affectes surtout le plus grand zèle pour les Athéniens, et tu ne dis pas un mot de la procession solennelle qu'ils font à Agra, pour rendre grâce à Hécate de cette victoire. Il est vrai que ce silence détruit l'imputation calomnieuse qu'on lui fait, d'avoir reçu beaucoup d'argent des Athéniens pour les flatter dans son histoire. S'il leur avait lu cet endroit, ils ne lui auraient pas laissé dire que Phidippide, après la bataille, était allé presser le départ des Lacédémoniens, et avait fait en deux jours le voyage de Sparte à Athènes; à moins que les Athéniens, après la victoire, n'aient envoyé demander du secours à leurs alliés. Il est certain cependant que l'Athénien Diyllus, historien digne de foi, dit qu'Hérodote reçut des Athéniens, sur la proposition d'Anytus, la somme de dix talents. Au reste, bien des gens pensent qu'après avoir fait le récit de la bataille de Marathon, il en détruit tout le mérite par le nombre des morts qu'il suppose. Les Athéniens, dit-il, avaient fait vœu d'immoler à Diane Agrotère autant de chèvres qu'ils tueraient d'ennemis; mais quand ils virent, après la bataille, que le nombre en était trop considérable, ils crurent s'acquitter envers la déesse en ordonnant, par un décret solennel, qu'on lui sacrifierait tous les ans cinq cents chèvres. Plutarque - "Oeuvres morales - De la malignité d'Hérodote 26-862a à 862c).

Hérodote aurait terminé sa vie à Thourioi, colonie fondée par les Athéniens en 443 à proximité de Sybaris. C'est sur l'Agora, lieu de rassemblement, le marché de la cité, qu'Hérodote aurait été inhummé.

Hérodote d'Halicarnasse ou Hérodote de Thourioi, ce dilemne prévaut dans la signature de son oeuvre. La copie de l'oeuvre d'Hérodote que consulta Aristote portait le nom d'Hérodote de Thourioi. Daphné Gondicas, dans son livre "Lire Hérodote", va plus loin et pose la question suivante : "Seraient-ce les grammairiens héllénistes d'Alexandrie ou de Pergame qui l'auraient dit "d'Halicarnasse" dans leurs éditions et commentaires pour mieux l'ancrer dans le monde grec ?"

Les voyages d'Hérodote laissent planer un doute sur ce qu'il a vu et visité. Les sources sont peu fiables. L"'Enquête" est la seule source dont nous disposions et nous devons donc nous y fier. Il est probable qu'il ait voyagé et visité une grande partie du monde connu à cette époque. Il est quasiment certain qu'il soit allé de Rhégion (sud de l'Italie) à Babylone et d'Eléphantine à Olbia (nord de la mer Noire).


Le monde à l'époque d'Hérodote
Carte dessinée par O. Mc Carthy.


Les Muses

La tradition la plus courante en fait les filles de Zeus et de Mnémosyne, "la mémoire". Zeus les aurait engendrées au terme de neuf nuits d'amour. Hésiode, Théogonie, v. 53-67

Fonctions des Muses
Leurs fonctions se sont peu à peu identifiées à des genres littéraires ou artistiques dont elles deviennent en quelque sorte les patronnes :
Calliope (Calliopê, "qui a une belle voix ") est la première des Muses, dont le rôle est polyvalent : elle est quelquefois considérée comme la Muse de l'éloquence et de l'épopée.
Clio (Kléiô, "qui célèbre") est la Muse de l'épopée, et par suite de l'histoire.
Erato (Eratô, "l’aimable ") est la Muse de la poésie lyrique et du chant choral.
Euterpe (Euterpê, " la toute réjouissante") est la Muse de la danse au son de la flûte ou de la poésie amoureuse.
Melpomène (Melpoménê, " la chanteuse") est la Muse du chant et de la tragédie.
Polymnie (Polymnia, "celle qui dit de nombreux hymnes") est la Muse des chants nuptiaux, des chants de deuil et de la pantomime.
Terpsichore (Terpsichorê, "la danseuse de charme") est la Muse de la danse et de la poésie légère.
Thalie (Thaleia, "la florissante, l’abondante") est la Muse de la comédie.
Uranie (Ourania, " la céleste ") est la Muse de l'astronomie.
Référence : Musagora.education.fr
Halicarnasse se situe au sud-ouest de la Turquie sur la mer Egée. Son nom actuel est Bodrum. Le mausolée d'Halicarnasse fait partie des "Sept merveilles du monde antique". Plus que la grandeur de l'édifice, c'est sa beauté qui a permis de le classer dans cette catégorie.