Pourtant, les scientifiques s'accordent à penser que nous ne connaissons encore rien de notre univers, ou pas grand chose. Des questions restent encore sans réponse. D'où vient le cosmos ? Qu'en est-il de ce que l'on appelle le big-bang ? Nous savons que le soleil devrait s'éteindre d'ici à quatre milliards d'années. Qu'adviendra-t-il de notre terre et du système auquel elle appartient ? En fin de compte, nous en connaissons peu par rapport à l'immensité qui nous entoure, l'impalpable
Si tout un chacun peut se poser ce genre de questions, il n'en a pas toujours été ainsi. Galileo Galilée (Pise le 15 février 1564 - Arcetri près de Florence le 8 janvier 1642) fut un pionnier des mathématiques appliquées, de la physique et de l'astronomie. En 1623, le pape Urbain VIII l'autorise à écrire un livre comparant les systèmes de Ptolémée et de Copernic. Cet ouvrage, "Les Dialogues" le conduit à être jugé par le tribunal de l'Inquisition sous le prétexte falacieux qu'il n'avait pas été autorisé, en 1616, d'enseigner les théories de Copernic. Il doit la vie à sa réputation. Sa condamnation à la prison à vie est commuée en résidence surveillée. La théorie selon laquelle la terre n'est pas le centre de l'univers mais que celle-ci tourne autour du soleil n'est acceptée par l'Eglise qu'en 1822. Le jugement du tribunal de l'Inquisition qui avait jugé le savant pour grave suspicion d'hérésie ne sera invalidé qu'en 1992. Galilée sera alors réhabilité. "Errare humanum est, perseverare diabolicum"
Claudius Ptolemaeus est né vers 90 à Ptolémaïs de Thébaïde (Haute-Égypte) et décédé vers 168 à Canope |
Galileo Galilée est né à Pise le 15 février 1564 et décédé à Arcetri près de Florence le 8 janvier 1642 |
Nicolas Copernic est né le 19 février 1473 à Toruń en Pologne et décédé le 24 mai 1543 à Frombork en Pologne |
Il y a presque cinq mille ans, les égyptiens ont essayé de répondre à certaines questions. Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Ce leïtmotiv est celui que se pose chaque être depuis la nuit des temps.
Davantage que le géocentrisme prôné par Ptolémée au 2ème siècle de notre ère, c'est "d'égyptocentrisme" qu'il faut parler, pour reprendre le terme de Günter Burkard dans son article "La vision du cosmos : l'univers de l'ancienne Egypte" du livre "Egypte" chez Ulmann. Il ajoute : "... nous nous apercevons très vite que les égyptiens se posaient à peu près les mêmes questions que nous : d'où vient l'univers, comment se maintient-il et quelle sera sa fin ? A cette époque où les sciences physiques et naturelles n'existaient pas, la spéculation théologique occupait une place importante, toutefois, elle ne régissait pas tout..." En effet, les éléments naturels jouent un rôle important. Les observations de la crue du Nil, des cycles saisonniers ou de la course du soleil occupent une place importante si ce n'est primordiale dans la conscience des Hommes.
Une réponse à toutes ces questions, sous la forme d'une explication théologique va être proposée. Cette réponse n'est pas la même dans toutes les provinces de Basse et Haute-Egypte. Des cosmogonies sont élaborées dans les différents centres religieux. Ainsi, on trouve des différences notables entre les religions étudiées et pratiquées à Hermopolis, Héliopolis, Memphis, Esna ou autres. Si elles sont en apparence différentes, il est aisé d'en noter une notion commune, une sorte de fil conducteur. Pour tous, le monde est divisé en trois parties. Il y a le ciel, la terre et le monde souterrain. C'est trois "mondes" sont très importants car tous liés les uns autres. Chacun y a une place particulière. S'il paraît évident que la terre appartient au monde des vivants, le monde souterrain est le royaume des défunts. Le ciel quant à lui est l'espace réservé aux dieux cosmiques et notamment à Rê.
Afin d'appréhender le mieux possible la ligne commune de la théologie égyptienne, il faut se replacer dans le contexte de l'époque. "L'égyptocentrisme", n'est pas un vain mot. Dans la conscience populaire, la terre est un vaste disque, le double pays se situe en son centre. Au-dessus de cette terre existe une voûte. Cette voûte permet essentiellement au dieu du soleil de parcourir et d'égrener les heures diurnes. Khépri le matin, il est Rê au zénith avant de devenir Atoum au soleil couchant. La terre ayant surgi du Noun, les égyptiens pensent que leur monde est entouré par ce grand océan primordial. Il faut admettre que leur monde comprend les trois entités.
Au 3ème siècle avant J.C. Eratosthène (-276 à Cyrène, Libye; -196 Alexandrie), contemporain d'Archimède, étudie et effectue une première évaluation de la circonférence de la Terre. Il estime que celle-ci a une circonférence située entre 40 000 et 45 000 kilomètres. En réalité, son périmètre équatorial est de 40 075.17 kilomètres. Les observations d'Eratosthène |
L'immensité
Avant que la science n'influe sur le comportement humain ce sont des trésors que nous ont légués presque trois mille ans d'une civilisation profondément religieuse. Le culte des morts n'est pas un vain mot dans l'esprit égyptien. La mythologie riche en contes et mythes a donné naissance à une littérature dont on a de cesse à essayer d'en percer les secrets. Si Jean-François Champollion nous a offert la clé des hiéroglyphes, il ne prétend pas nous avoir ouvert les portes de la pensée philosophique de l'Egypte antique.