Préambule
Zahi Hawass dit de la reine Hatchepsout : "Hatchepsout était une femme controversée qui a statué comme pharaon au cours de la 18e Dynastie du Nouvel Empire. Dans son art, elle a souvent été dépeint comme un homme, afin d'apparaître comme un pharaon légitime."
La difficulté d'écrire sur la reine Hatchepsout est d'éviter de se positionner sur son attitude quant à la "régence" imposée pour certains et légitime pour d'autres. Du reste, à travers les âges, combien d'hommes ont pris le pouvoir d'une nation par la force, au mépris de milliers de morts ? Ici ce n'est pas le cas. De régence en co-régence, la reine n'a eu qu'un leït-motiv : la grandeur de l'Egypte.
Dans l'article à suivre, il n'est pas question de se positionner en arbitre. Essayer d'éclairer et de comprendre l'énigme Hatchepsout en se basant sur les connaissances actuelles est déjà bien difficile. Une chose est certaine, cette femme restera à jamais la première femme chef d'un des états les plus riches et des plus importants de l'antiquité, " l'une des femmes les plus remarquables de l'histoire" comme se plaît à le souligner Zahi Hawass.
Zahi Hawass dit de la reine Hatchepsout : "Hatchepsout était une femme controversée qui a statué comme pharaon au cours de la 18e Dynastie du Nouvel Empire. Dans son art, elle a souvent été dépeint comme un homme, afin d'apparaître comme un pharaon légitime."
La difficulté d'écrire sur la reine Hatchepsout est d'éviter de se positionner sur son attitude quant à la "régence" imposée pour certains et légitime pour d'autres. Du reste, à travers les âges, combien d'hommes ont pris le pouvoir d'une nation par la force, au mépris de milliers de morts ? Ici ce n'est pas le cas. De régence en co-régence, la reine n'a eu qu'un leït-motiv : la grandeur de l'Egypte.
Dans l'article à suivre, il n'est pas question de se positionner en arbitre. Essayer d'éclairer et de comprendre l'énigme Hatchepsout en se basant sur les connaissances actuelles est déjà bien difficile. Une chose est certaine, cette femme restera à jamais la première femme chef d'un des états les plus riches et des plus importants de l'antiquité, " l'une des femmes les plus remarquables de l'histoire" comme se plaît à le souligner Zahi Hawass.
Généalogie de Hatchepsout
A cette généalogie, il est possible d'y ajouter la naissance d'un troisième enfant qu'Hatchepsout, alors reine et veuve, aurait eu avec Senmout (ou Senemout), son architecte et homme de confiance.
Hatchepsout ou Hatshepsout, si l'on se fie à l'orthographe anglaise Hatshepsut, est la fille de Thoutmosis Ier et de la grande épouse royale Ahmès. Son mariage avec Thoutmosis II donnera la légitimité royale à ce dernier.
L'oracle
"Lan II, le deuxième mois de Péret, le 29ème jour... fut celui de proclamer mienne les Deux-Terres dans la cour large du "Harem du Sud". Voici que sa majesté rendit oracle en présence de ce dieu parfait (néter néfèr : le roi).
Et mon père (le dieu) apparut dans sa belle fête "Amon chef des dieux". Il entraîna Ma Majesté [dans la suite ?] du roi bien-faisant (nésout ménekh), et il multiplia les oracles me concernant à la face de la terre entière" (traduction Cannuyer, d'après Vandersleyen) (La reine mystérieuse Hatchepsout - pages 45, 46 - Christiane Desroches Noblecourt). Cette inscription gravée sur le bloc 287 d'un mur extérieur de la Chapelle Rouge à Karnak est sujet à caution. CDN, elle-même regrette l'interprétation qui en est faite surtout en ce qui concerne la présence du roi Thoutmosis I. Ce dernier se trouvait en effet à la tête d'une expédition en pays de Koush. Si l'on admet l'authenticité de cet oracle, il faut accepter que celui-ci se soit déroulé devant la statue du roi et non en sa présence. Du reste Thoutmosis I revient de son expédition le 22ème jour du 1er mois de la saison Shémou de l'an III, soit sept mois plus tard. En ce qui concerne la véracité de cet oracle, Hatchepsout est persuadée de l'avoir vécu. Il n'y a, à priori, aucune tentative de manipulation dans cet évènement, car si elle admet que celui-ci est surprenant, elle pense que c'est par la volonté d'Amon qu'elle doit monter sur le trône de Geb.
Le pouvoir
La jeune reine aura vraisemblablement essayé de jongler entre le désir de prendre le pouvoir d'une façon absolue et celui de permettre à l'Egypte de garder une unité entière et totale. Le désir profond de la jeune femme est de faire perdurer la splendeur des Deux-Terres. A la mort de son époux, Thoutmosis III est encore bien jeune. Mohamed El Bialy, directeur des antiquités de Thèbes ouest, ne pense pas qu'Hatchepsout ait usurpé le pouvoir, elle s'est battue pour défendre ses droits. Fille de Thoutmosis I, femme de Thoutmosis II, elle avait le droit d'accéder au trône. La Grande Epouse Royale est la tutrice du futur roi, c'est donc tout naturellement qu'elle occupe la régence du royaume. La jeune femme a un projet bien plus ambitieux, elle hésite, "Hatchepsout n'a pas osé faire une révolution totale; elle a tenté de s'accommoder avec la tradition très forte qui veut que le pharaon soit un homme...
Le règne d'Hatchepsout représente une véritable révolution, une innovation qui consiste ni plus ni moins à changer l'ordre de succession dynastique : en absence d'un héritier mâle, c'est la fille qui régnera...
Pour régner, Hatchepsout doit dépasser sa condition féminine. Dans les anciennes théogonies, le roi médiateur entre la terre et la divinité est au delà du sexe. Ce caractère hybride est suggéré chez les vieilles divinités archaïques. La déesse Neith, deïté primordiale, a des aspects masculins et féminins à Esna et à Saïs ... Le dieu Nil est hermaphrodite; c'est un pêcheur batelier aux seins tombants ... (La reine Hatchepsout : sources et problèmes - Suzanne Ratié)". Elle n'est pas certaine d'obtenir l'aval du clergé qui avait admis Thoutmosis III comme futur roi. Afin de plaire aux prêtres de Thèbes elle offrira six obélisques à la gloire du dieu Amon. Actuellement il n'en reste qu'un debout. Sur les parois de son temple de Deir-el-Bahari, elle fait graver le travail de cette offrande et son acheminement depuis les carrières d'Assouan vers le temple de Karnak. Elle fit également construire la "chapelle Rouge", sanctuaire reposoir, dans laquelle stationnait la barque sacrée du dieu Amon lors des fêtes rituelles.
Sans être une pacifiste, Hatchepout ne souhaite ni la division ni la guerre civile. Femme de caractère, elle saura s'imposer. Mais avant tout elle saura s'entourer. Fine politicienne, elle ne chassera aucun des conseillers de son défunt mari, qui du reste, sont les mêmes que ceux de son père.
Le règne
Les vingt et un ans de règne d'Hatchepsout, ne sont pas marqués par une volonté expansionniste de l'Egypte. Cette période est un temps de pause après les expéditions de Thoutmosis I et II et avant celles de Thoutmosis III. L'expédition dans le pays de Pount est le point marquant de son règne. Rien ne peut actuellement nous renseigner avec exactitude sur la situation géographique de ce pays. De fortes présomptions nous laissent à penser qu'il se situait au sud de l'Egypte aux confins des cötes somaliennes. Cette expédition n'est pas organisée dans un but bélliqueux mais pour effectuer des découvertes et du commerce. Cinq navires prennent la mer en l'an VIII du règne d'Hatchepsout. A bord, 210 hommes et une troupe de soldats. Le chef de l'expédition n'est autre que Néhési, chef du trésor. Outre les liens d'amitié qui se créent, Néhési revient de son lointain voyage avec notamment des arbres à encens, ceux-là même qui seront plantés devant son temple de Deir-el-Bahari, mais également de nombreux produits exotiques, bois, animaux... Dans son temple des millions d'années, l'épopée y est gravée. Il s'agit de la plus remarquable fresque d'une expédition pacifique de l'Egypte antique. Du reste, dans les oeuvres qui ont vu le jour sous le règne d'Hatchepsout, aucune ne met en scène la guerre.
La titulature de Hatchepsout
A suivre
L'énigme Hatchepsout. Le pays de Pount...
Grands-parents paternels : Grands-parents maternels : |
Amenhotep Ier ? - Séniséneb
? - ? |
Père : Mère : |
Thoutmosis Ier Ahmès |
Fratrie : | Thoutmôsis II - Néféroubity - Imenmès - Ouadjmès |
Epoux : |
Thoutmosis II |
Enfants : |
Néférourê - Mérytrê-Hatchepsout |
A cette généalogie, il est possible d'y ajouter la naissance d'un troisième enfant qu'Hatchepsout, alors reine et veuve, aurait eu avec Senmout (ou Senemout), son architecte et homme de confiance.
Hatchepsout ou Hatshepsout, si l'on se fie à l'orthographe anglaise Hatshepsut, est la fille de Thoutmosis Ier et de la grande épouse royale Ahmès. Son mariage avec Thoutmosis II donnera la légitimité royale à ce dernier.
Hatchepsout est un des personnages les plus fascinants de la XVIII dynastie. La fille de Thoutmosis Ier et d'Ahmès est appelée à vivre un destin exceptionnel. Elle se distingue par une grande intelligence et un courage hors norme. Eduquée pour succéder à son père, c'est la mort dans l'âme qu'elle doit se résoudre à laisser le trône à son demi-frère Thoutmosis II. Hatchepsout épouse son demi-frère et devient la Grande Epouse Royale. Une première question reste sans réponse : S'agit-il d'un calcul de la part de Thoutmosis Ier ? En effet, Thoutmosis II est de santé fragile, son père qui est en adoration devant sa fille, doit penser que son fils aura un règne très court et que par conséquent Hatchepsout aura les mains libres pour assurer le pouvoir. La réalité est bien plus simple, de l'avènement de son époux jusqu'à celui du fils de ce dernier et de la seconde épouse Isis, c'est bien la reine qui détient les clés du pouvoir. Du reste Thoutmosis Ier avait déjà associé sa fille au pouvoir. Elle accède au pouvoir de façon naturelle, à la mort de son époux. Son règne qui va durer vingt et un ans et neuf mois, selon Manéthon, fut une période de prospérité pour tout le pays. Les tables d'Abydos ne la mentionnent pas. Il s'agit d'une péripétie de plus du déni de l'existence d'Hatchepsout dans la fonction suprême égyptienne. Du reste il ne faut pas perdre de vue que c'est dans le but de rendre hommage aux souverains qui ont précédé Séthi Ier que cette liste a été dressée. Sur ces tables, Âakhéperenrê (Thoutmosis II) précède Menkhéperrê (Thoutmosis III). |
DATES de RÈGNE 1503-1483 - E.F.Wente 1502-1482 - D.B.Redford 1490-1468 - E.Hornung 1489-1469 - R.A.Parker 1479-1458/57 - C.Desroches-Noblecourt, C.Aldred, K.A.Kitchen, R.Krauss, J.Malek, J.von Beckerath, C.Ziegler, F.Maruéjol 1478-1458 - N.Grimal, D.Arnold, I.Shaw, J.Kinnaer 1472-1457 - A.M.Dodson 1467-1445 - H.W.Helck |
L'oracle
"Lan II, le deuxième mois de Péret, le 29ème jour... fut celui de proclamer mienne les Deux-Terres dans la cour large du "Harem du Sud". Voici que sa majesté rendit oracle en présence de ce dieu parfait (néter néfèr : le roi).
Et mon père (le dieu) apparut dans sa belle fête "Amon chef des dieux". Il entraîna Ma Majesté [dans la suite ?] du roi bien-faisant (nésout ménekh), et il multiplia les oracles me concernant à la face de la terre entière" (traduction Cannuyer, d'après Vandersleyen) (La reine mystérieuse Hatchepsout - pages 45, 46 - Christiane Desroches Noblecourt). Cette inscription gravée sur le bloc 287 d'un mur extérieur de la Chapelle Rouge à Karnak est sujet à caution. CDN, elle-même regrette l'interprétation qui en est faite surtout en ce qui concerne la présence du roi Thoutmosis I. Ce dernier se trouvait en effet à la tête d'une expédition en pays de Koush. Si l'on admet l'authenticité de cet oracle, il faut accepter que celui-ci se soit déroulé devant la statue du roi et non en sa présence. Du reste Thoutmosis I revient de son expédition le 22ème jour du 1er mois de la saison Shémou de l'an III, soit sept mois plus tard. En ce qui concerne la véracité de cet oracle, Hatchepsout est persuadée de l'avoir vécu. Il n'y a, à priori, aucune tentative de manipulation dans cet évènement, car si elle admet que celui-ci est surprenant, elle pense que c'est par la volonté d'Amon qu'elle doit monter sur le trône de Geb.
Le pouvoir
La jeune reine aura vraisemblablement essayé de jongler entre le désir de prendre le pouvoir d'une façon absolue et celui de permettre à l'Egypte de garder une unité entière et totale. Le désir profond de la jeune femme est de faire perdurer la splendeur des Deux-Terres. A la mort de son époux, Thoutmosis III est encore bien jeune. Mohamed El Bialy, directeur des antiquités de Thèbes ouest, ne pense pas qu'Hatchepsout ait usurpé le pouvoir, elle s'est battue pour défendre ses droits. Fille de Thoutmosis I, femme de Thoutmosis II, elle avait le droit d'accéder au trône. La Grande Epouse Royale est la tutrice du futur roi, c'est donc tout naturellement qu'elle occupe la régence du royaume. La jeune femme a un projet bien plus ambitieux, elle hésite, "Hatchepsout n'a pas osé faire une révolution totale; elle a tenté de s'accommoder avec la tradition très forte qui veut que le pharaon soit un homme...
Le règne d'Hatchepsout représente une véritable révolution, une innovation qui consiste ni plus ni moins à changer l'ordre de succession dynastique : en absence d'un héritier mâle, c'est la fille qui régnera...
Pour régner, Hatchepsout doit dépasser sa condition féminine. Dans les anciennes théogonies, le roi médiateur entre la terre et la divinité est au delà du sexe. Ce caractère hybride est suggéré chez les vieilles divinités archaïques. La déesse Neith, deïté primordiale, a des aspects masculins et féminins à Esna et à Saïs ... Le dieu Nil est hermaphrodite; c'est un pêcheur batelier aux seins tombants ... (La reine Hatchepsout : sources et problèmes - Suzanne Ratié)". Elle n'est pas certaine d'obtenir l'aval du clergé qui avait admis Thoutmosis III comme futur roi. Afin de plaire aux prêtres de Thèbes elle offrira six obélisques à la gloire du dieu Amon. Actuellement il n'en reste qu'un debout. Sur les parois de son temple de Deir-el-Bahari, elle fait graver le travail de cette offrande et son acheminement depuis les carrières d'Assouan vers le temple de Karnak. Elle fit également construire la "chapelle Rouge", sanctuaire reposoir, dans laquelle stationnait la barque sacrée du dieu Amon lors des fêtes rituelles.
Sans être une pacifiste, Hatchepout ne souhaite ni la division ni la guerre civile. Femme de caractère, elle saura s'imposer. Mais avant tout elle saura s'entourer. Fine politicienne, elle ne chassera aucun des conseillers de son défunt mari, qui du reste, sont les mêmes que ceux de son père.
Le règne
Les vingt et un ans de règne d'Hatchepsout, ne sont pas marqués par une volonté expansionniste de l'Egypte. Cette période est un temps de pause après les expéditions de Thoutmosis I et II et avant celles de Thoutmosis III. L'expédition dans le pays de Pount est le point marquant de son règne. Rien ne peut actuellement nous renseigner avec exactitude sur la situation géographique de ce pays. De fortes présomptions nous laissent à penser qu'il se situait au sud de l'Egypte aux confins des cötes somaliennes. Cette expédition n'est pas organisée dans un but bélliqueux mais pour effectuer des découvertes et du commerce. Cinq navires prennent la mer en l'an VIII du règne d'Hatchepsout. A bord, 210 hommes et une troupe de soldats. Le chef de l'expédition n'est autre que Néhési, chef du trésor. Outre les liens d'amitié qui se créent, Néhési revient de son lointain voyage avec notamment des arbres à encens, ceux-là même qui seront plantés devant son temple de Deir-el-Bahari, mais également de nombreux produits exotiques, bois, animaux... Dans son temple des millions d'années, l'épopée y est gravée. Il s'agit de la plus remarquable fresque d'une expédition pacifique de l'Egypte antique. Du reste, dans les oeuvres qui ont vu le jour sous le règne d'Hatchepsout, aucune ne met en scène la guerre.
Image satellite du site de Deir el-Bahari Image Google Maps |
La titulature de Hatchepsout
Nom d'Horus | Ouseret-kaou | les kas d’Ouseret | |
Nom de Nebty | Ouadjet renepout | les années pures | |
Nom d'Horus d'or | Netjeret-khaou | Celle dont les apparitions sont divines | |
Nom Nesout-bity | Maât ka Rê | Le ka de Rê c'est Maât | |
Nom de Sa-Rê | Hatchepsout | La première des nobles, unie à Amon |
A suivre
L'énigme Hatchepsout. Le pays de Pount...