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samedi 28 février 2009

Khéops

Généalogie de Khéops

Grands-parents paternels :
Grands-parents maternels :
Houni - Mérésânkh Ière
?
Père :
Mère :
Snéfrou
Hétep-Hérès Ière
Fratrie : Néfermaât - Néfertkaou - Ka-Néfer - Ânkhaf
Epouses : 1 : Mérititès Ière
2 : Hénoutsen
3 : Khâmernebti Ière
4 : Noubet
Enfants :
1 : Kaouab Ier - Baoufrê - Hordjédef - Mérésânkh II
2 : Khoufoukhaf - Khéphren
3 : Horbaf
4 : Khentetenka - Djédefrê (Didoufri) - Hétep-Hérès II


Khéops est le nom grec de Khoufou qui serait une abréviation de Khnoum-koue-foui (Khnoum me protège). Il est le fils de Snéfrou et Hétèp-Hérès Ière. Il prend pour Grande-Epouse Royale Mérititès avec qui il aura trois garçons et une fille. C'est cependant parmi les enfants de sa deuxième épouse, avec qui il aura deux garçons, qu'il choisit son successeur; Khépren. Djédéfrê, fils de Noubet, sa quatrième épouse, deviendra roi à la mort de son-demi frère Khéphren.
Comme pour tous les rois, de la dynastie zéro à la période intermédiaire, il est difficile de dater avec exactitude la durée du règne de Khéops. Manéthon lui donne 69 ans de règne tandis que le papyrus de Turin lui décompte 23 ans. Dans le tableau ci-contre mis à part Rolf Krauss qui pense que son règne a duré environ 40 ans, les autres penchent davantage vers la version du papyrus de Turin en lui octroyant entre 20 et 25 ans.
Ceci dit, il faut également prendre en compte le fait que Khéops aurait participé à une Fête-Sed. Celle-ci se déroulant après 30 ans de règne...
DATES de RÈGNE
2620 - 2580 - R.Krauss
2609 - 2584 - D.B.Redford
2604 - 2581 - J.von Beckerath
2590 - 2567 - F.Maruejol
2589 - 2566 - I.Shaw
2555 - 2520 - D.Arnold
2551 - 2528 - J.P.Allen
2551 - 2528 - C.Ziegler
2549 - 2526 - J.Malek
2547 - 2524 - A.D.Dodson

Le règne et la gloire ...

Du règne du roi Khéops, on n'en sait en définitif très peu. Hérodote le dépeint comme un homme cruel. Dans son ouvrage "Histoires", livre II "Euterpe" (Extrait) Chapître CXXIV à CXXVIII, Hérodote parle de Khéops et Khéphren en termes peu flatteurs. Quelle valeur historique peut-on véritablement donner à cet ouvrage construit autour de "ouï dire" (ch. CXXIII : Que celui qui trouve croyables les récits des égyptiens en fasse son profit. Pour moi, dans tout le cours de mon récit, je m'attache à rapporter tout ce que j'ai ouï dire de chacun.). Cependant, Hérodote excuse quelque peu la "barbarie" de Khéops et Khéphren dans le chapitre CXXXIII, il se base sur un oracle de Buto afin d'essayer d'expliquer le malheur des Egyptiens durant cette période.
Il est à penser que seuls les faits qu'il a constatés de ses yeux ont une certaine valeur. L'étude historique qu'il mène sur une terre de barbares (Hérodote conçoit le noble dessein d'examiner de quels peuples s'est composé le grand empire barbare, de remonter à l'origine de chacun d'eux... - Introduction de L'Histoire d'Hérodote traduit par P.Giguet), n'a rien de scientifique. Si le titre de l'ouvrage peut-être traduit par "celui qui sait, qui connaît ", à aucun moment il ne se pose en scientifique, c'est-à-dire à la recherche du savoir et de la vérité.
Il faut bien évidemment replacer le mot "barbare" dans son contexte. Pour Hérodote le monde est binaire. D'un côté, la civilisation, représentée par la Grèce, de l'autre le monde "barbare" représenté par les civilisations égyptienne, perse, assyrienne...
La chronologie qu'il utilise est également sujette à caution. Hérodote place le règne de Khéops après celui d'un certain Rhampsinite, connu par le conte qui porte son nom. Il est également fort probable que Rhampsinite soit tout simplement Ramsès II. (CXXI 1. Selon les prêtres, à Protée succéda Rhampsinite, qui laissa comme monument le portique du temple de Vulcain, qui regarde l’ouest. En face du portique, il érigea deux statues hautes de vingt-cinq coudées).
Il est louable de penser que dans l'imaginaire grec, il est inconcevable que l'on ait pu construire des monuments aussi imposants que les pyramides lisses sans avoir recours à l'esclavagisme et à la cruauté qui immanquablement l'accompagne.
Croire aveuglément Hérodote serait faire peu de cas des découvertes de Mark Lehner, qui suite à des fouilles menées sous l'autorité de Zahi Hawass, a mis au jour un village d'artisans et d'ouvriers à Gizeh. Les découvertes de l'égyptologue démontrent que les personnels employés étaient correctement soignés. La construction qui aurait duré environ une vingtaine d'années démontre de grandes qualités de management de la part de Khéops, ainsi qu'une administration sans faille pour mener à bien ce qui restera à jamais le premier grand projet fédérateur égyptien.

... pour les siècles.

La grande pyramide de Gizeh est la dernière des sept merveilles du monde encore debout presque 4500 ans après son édification.
Sa construction est encore un mystère de nos jours. Les hypothèses quant à l'élévation d'un tel monument foisonnent. La question récurrente que se posent les scientifiques est de savoir comment six millions de blocs de pierres aussi imposants ont pu être mis en place. A cette époque, ni roue, ni palan, ni poulie pour aider à l'élaboration d'un tel chantier. Aucun plan n'existe afin d'essayer de nous faire comprendre le génie des hommes. De rampes extérieures perpendiculaires à la structure, il est question aujourd'hui d'une rampe intérieure. C'est ce que nous montre l'architecte Jean-Pierre Houdin dans une étude dont se fait l'écho le périodique "Sciences et Avenir" n° 743 de janvier 2009. Une petite pièce identifiée dans la structure de la pyramide, validerait cette hypothèse. La firme "Dassault Systèmes" en effectuant une étude comparative du champ thermique de la pyramide pourrait également la confirmer ou non. En effet le rayon thermique se propage de façon régulière dans l'édifice et vers le sol dans le cas d'une pyramide "pleine". Ce qui n'est pas le cas d'une pyramide dans laquelle une rampe intérieure aurait été aménagée. D'une façon purement scientifique il serait intéressant de vérifier cette hypothèse. Actuellement les seuls essais réalisés l'ont été sur des modèles. La théorie de Jean-Pierre Houdin
Toujours est-il que cette construction a demandé énormement de main d'oeuvre. Le chiffre de 15 000 hommes et femmes travaillant simultanément est avancé par Christiane Ziegler dans le manuel de l'école du Louvre. Il faut penser également que ces 15 000 êtres ne représentent "qu'une équipe". Le gros de la troupe est composé de paysans. Une sorte de turn-over est organisé afin que le peuple de haute et basse-Egypte participe à cette construction. C'est donc vraisemblablement plus de 100 000 personnes qui ont participé à l'édification de la grande pyramide.

Pour en savoir plus sur la construction des pyramides, je vous propose deux sites : Numerus et Pyramidales


Image satellite du complexe funéraire de Gizeh
Image Google Maps


La titulature de Khéops

Nom d'Horus Medjedu
Nom de Nebty Medjeder
Nom d'Horus d'or Nebouy
Nom Nesout-bity Khoufou Qu'il me protège !



Extrait d'Histoires d'Hérodote ( Livre II - Euterpe)

CXXIV. Les prêtres m'ont dit encore que, jusqu'à Rhampsinite, l'équité prévalait en Egypte et que la prospérité du pays était grande; mais après lui Chéops régna et l'on eut à souffrir toute espèce de misère. D'abord, il ferma tous les temples et défendit d'offrir des sacrifices; ensuite, il força les Egyptiens de travailler pour lui. A quelques-uns, il donna pour tâche de tirer, jusqu'au Nil, des pierres qu'ils extrayaient de la montagne arabique; à d'autres il prescrivit de passer en barques ces pierres et de les conduire à la montagne libyque. Ils travaillaient sans relâche, au nombre de cent mille hommes, que l'on relevait tous les trois mois. Le peuple accablé employa dix ans à construire le chemin par lequel on transportait les pierres, œuvre, à ce qu'il me semble, à peine moindre que la pyramide, car sa longueur est de cinq stades, sa largeur de dix brasses et sa grande hauteur de huit brasses; il est fait de pierres de taille, ornées de figures sculptées. A ce chemin on employa donc dix années, pendant lesquelles on fit, en outre, les chambres souterraines, creusées dans la colline où sont les pyramides. Ces chambres, destinées à la sépulture de Chéops, se trouvèrent le dans une île, au moyen de canaux alimentés par l'eau du fleuve. Il fallut vingt années pour la pyramide elle-même; elle est quadrangulaire, chacune de ses faces a huit plèthres à la base; sa hauteur est pareillement de huit plèthres; elle est toute en pierres de taille parfaitement ajustées; nulle des pierres n'a moins de trente pieds.
CXXV. Cette pyramide a été faite comme je vais dire, en gradin, que les uns nomment échelons, et d'autres petits autels. Lorsque l'on eut construit la base, on éleva le reste des pierres, à l'aide de machines fabriquées avec de courtes pièces de bois; la force d'une machine agissait d'abord depuis le sol jusqu'au plateau du premier gradin; on y transportait la pierre que l'on posait sur une seconde machine, qui s'y trouvait fixée.De là elle était montée sur le second gradin, et sur une troisième machine. Autant il y avait de rangées de gradins, autant il y avait de machines. Il est possible cependant qu'il n'y eût qu'une seule machine portative : en ce cas, on la montait de gradin en gradin, après y avoir élevé la pierre. Car il faut que je rapporte les deux procédés, comme ils m'ont été dits. Le sommet de la pyramide fut achevé avant le reste; on donna ensuite la dernière main au gradin suivant, et l'on termina par le plus bas, par celui qui touchait au sol. On a marqué en caractères égyptien, sur la pyramide, pour combien les ouvriers ont consommé d'aulx, d'oignons et de persil. Autant que je puis m'en souvenir, l'inscription, que l'interprète m'a expliquée, signifie que la la somme s'élève à seize cent talents d'argent. Si ces choses ont autant coûté, que n'a-t-on pas dépensé en outils de fer, en vivres et en vêtements, durant le temps employé à bâtir, qui a été ce que j'ai dit, outre, comme je le pense, celui, non médiocrement long, qu'il a fallu pour tailler les pierres, les conduire et faire sous terre les excavations?
CXXVI. Chéops en vint à un tel degré de dépravation, que, manquant d'argent, il fit, dit-on, entrer sa fille dans une maison de débauche, lui ordonnant de gagner une certaine somme; les prêtres ne m'ont pas dit combien. Elle obéit; elle amassa la somme fixée par son père; et de plus, elle eut l'idée de laisser un monument à elle propre; elle demanda donc, à chacun de ceux qui l'approchaient, le don d'une pierre. De ces pierres, on prétend que fut bâtie celle des pyramides qui est au milieu des trois, un peu en avant de la plus grande, et qui a, sur chaque côté, un plèthre et demi à la base.
CXXVII. Chéops, au rapport des Égyptiens, régna cinquante ans; après sa mort son frère Chéphren hérita de la royauté et se comporta comme lui en toutes choses; il bâtit une pyramide moindre, par ses dimensions, que celle du feu roi; je l'ai moi-même mesurée; elle n'a ni chambres souterraines, ni canaux qui conduisent jusqu'à ses pieds l'eau du fleuve, comme cela a lieu pour l'autre, où des dérivations du Nil forment une île dans laquelle on dit que gît le corps de Chéops. Après avoir élevé le premier gradin en pierres marbrées d'Ethiopie, il donna à la pyramide quarante pieds d'élévation de moins qu'à la première, dont elle est peu éloignée; toutes les deux sont sur le même plateau, dont la hauteur est d'environ cent pieds. Selon les prêtres, Chéphren a régné cinquante-six ans.
CXXVIII. On compte donc cent six ans pendant lesquels les Egyptiens souffrirent toute espèce de misère; les temples, durant tout ce temps, furent fermés, on ne les ouvrit pas un seul instant. Le peuple, dans sa haine pour ces rois, évite de les nommer : il appelle les pyramides, pyramides de Philition; c'est le nom d'un pâtre qui alors paissait en cet endroit ses troupeaux.